Whisky pur-feu. [PV Mateus O. Peverell]

L'endroit le répugnait. Le Noir des Hebrides n'était autre qu'un repère de rats, de partisants et mangemorts du Seigneur des Ténèbres. Le pub était tant fréquenté qu'il relevait de la chance pour pouvoir y trouver une table libre et propre. Depuis que le Nouvel Ordre avait été instauré, la moitié du village se donnait rendez vous autours d'une de leur table. Niels se doutait que la plupart étaient la pour les mêmes raisons que lui; éviter les soupçons, éviter la mort. Mais pourquoi avaient-ils alors cet air si enjoué, si bon-vivants alors que Little Crowing défaillait sous leur yeux ? Il essayait au mieux d'adopter le même air, le même ton. Il essayait de comprendre leur blague, de se mêler aux conversations, de créer des liens, même fictifs, avec eux. Il essayait... Sans y parvenir.


Niels regardait le tenancier depuis une bonne dizaine de minutes, espérant pouvoir enfin prendre sa commande, mais celui-ci paraissait bien trop occupé, ses yeux perdus dans le décolleté d'une jeune noble. C'était dans ces moments la qu'il comprenait vraiment ce que chacun pensait de lui; il n'était qu'un de ces "faux nobles", qui n'avait de ce statut que l'argent, et non la descendance. L'image de son père artisan et de sa mère cracmolle lui revenait sans cesse a l'esprit. Sa déchéance, sa carrière déchue. Les années passées a élever sa soeur. Il ne regrettait rien, au final. La sagesse l'avait doucement éduqué, doucement assagit.
Perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué que le silence était revenue dans le bar. Cherchant la source de ce changement soudain, il remarqua une longue silhouette encapuchonnée. Pendant un bref instant, il eut l'idée stupide que le Seigneur des Ténèbres était la en personne. Vision d'horreur qu'il s'appliquait vivement de chasser de son esprit.
Il observa la reaction de ceux qui se trouvaient en face. Le tenancier ne fricotait plus avec la jeune noble, et nettoyait vivement un verre avec un chiffon plus sale encore. La demoiselle, quant a elle, souriait, la bouche de travers. Une chaise racla au sol juste a coté de lui. Il se tourna vers la provenance du bruit, esperant en apprendre plus sur le nouveau venu. Il faillit crier. L'un des frère Peverell se tenait la, sagement assis a sa table, son regard fixe dans le sien, un sourire immense et démentiel collé sur le visage. Mateus Orion Peverell, le plus sadique, le plus fou des deux.


Que lui voulait-il? Avait-il été repéré? Allait-il le défier en duel, la, devant eux tous. Il pensa un court instant a sa réputation légendaire de Don Juan... Mateus ne draguerait tout de même pas un homme, ou alors le prenait il pour une femme. Ou pire encore peut-etre venait il lui demander la main de sa jeune soeur avait qui il entretiendrait une relation secrète depuis plus d'un mois.